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Indiens d’Argentine > Ona–Selk’nam

ona ou selk'nam

Les indiens Selk’nam (appelé Ona par les Yamana qui veut dire “gens à pied” et Selk’nam par les Tehuelches qui veut dire “ceux de la branche séparée”) sont arrivés sur l’île de Terre de Feu (KARUKINKA: «la dernière terre des hommes») du Nord, on ne sait pas exactement quand, mais dans le nord de l’île, il a été retrouvé des restes qui remontent jusqu’à 10.400 années. Ils seraient arrivés en Terre de Feu lorsque l’île était encore relié au continent.

Aire d’occupation

Les Onas vivaient principalement dans l’intérieur de l’île entre la steppe et la forêt qui formaient leur domaine de chasse et de cueillette. Ils fréquentaient peu les plages et étaient séparés du Canal Beagle au Sud de l’île par la cordillère des Andes.

Caractéristiques physiques et langue

Les Onas se distinguait dans la région par leur haute stature (1,80m) et leur beauté similaire aux indiens de Patagonie (Tehuelches). Leur corps développé et leur visage anguleux les distinguaient des autres indiens de l’île (Haush et Yahgan ou Yamana).
Leur langue est analogue à celle des Tehuelches. Primitive, les pronoms étaient Ya, Ma et Da (pour Je, Tu, Il) et leur vocabulaire restaient limité du fait du peu de leur nécessité (soleil, lune, jour, nuit, homme, femme…). La syntaxe très simple et directE accouplé à un système de numération se limitant à compter jusqu’à 5.

Organisation sociale des Selk’nam

L’organisation sociale comprenaient des groupes de familles apparentées qui habitaient leur propre territoire (HARUWEN), à l’intérieur duquel  ils se déplaçaient à la recherche de nourriture.

Les groupes se réunissaient généralement quand la chasse était abondante dans les mois les plus chauds et se dispersaient pendant l’hiver. La présence d’une baleine échouée ou l’exécution de cérémonies étaient également prétexte à réunion et ils se rassemblaient alors en grand nombre.

Ils ne reconnaissent pas un chef permanent, mais ils conservaient toujours une hiérarchie bien établie: les Shamans (XO’ON) Médecins-sorciers, les sages (LAILUKA) dépositaires de la tradition mythologique; les guerriers (K’MAL) qui étaient respectés pour leur maturité et les conseils soutenus par l’expérience.
L’arme de base est l’arc en bois de ñires, lenga ou maiten et les pointes de flèches en pierre. Les Onas utilisaient différents types de roches pour fabriquer les pointes de lances, les flèches, les couteaux et les grattoirs. Ils fabriquaient également des harpons en os ou en bois.

Habitation, nourriture et vêtements

Les habitations étaient celles des peuples nomades: une tente ou par-vent transportable, ou une hutte (choza) en forme de cône, construite avec des rondins et des branches pour être mieux protégé en hiver.
La diète des Onas provient surtout de la chair animale de toute sorte (guanaco, renard, oiseau). Ils ramassaient également les poissons rejetés par la mer et les champignons.

Les vêtements étaient confectionnés avec des peaux de guanaco, de renard et de cururo (Spalacopus cyanus). Il se composait d’un manteau ou d’une cape de peaux avec le poil tourné vers l’extérieur. Ils portaient un pagne et des mocassins en cuir (Janni).

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Croyances et rite du Hain

Dans les croyances Selk’nam, il existait un être appelé TEMANKEL et un serviteur ou ministre du nom de KENOS, créateur des choses du monde. Ils sont suivis par les esprits reliés au HAIN et aux morts.
Ils croyaient en un être démoniaque, de couleur rouge avec des flammes qui sortaient de ses yeux et qui surgissaient des eaux.

Le Hain était la cérémonie principale des Selk’nam (voir Martin Gusinde et Anne Chapman). Plus qu’un rite d’initiation du passage à la vie adulte pour les adolescents, il était un long apprentissage éducatif. Il était basé sur la croyance qu’autrefois les femmes avaient la complète domination de la société humaine, puis cette domination était passé aux hommes. La cérémonie du HAIN avait pour but d’entretenir cette prédominance masculine.
Pour cette cérémonie il se construisait une hutte pour isoler les novices (KLOKETEN) et convoquer les esprits.
Effrayé par la présence de l’Esprit (SHOORT), le jeune homme était instruit sur l’origine du monde, les mystères de la nature et recevait une formation intensive sur la chasse et les techniques de survie.

Les esprits étaient des acteurs déguisés (affublé d’un masque et le corps peint) pour cacher leur identité mais ceux-là se sentaient possédés par les esprits et rentraient en trance.

Histoire et disparition

Les Onas étaient des hommes plutôt guerriers. Leur haute stature et leur développement (l’arc) leur conféraient une certaine supériorité sur leurs voisins (Haush et Yamana). Ils n’admettaient aucune intrusion sur leur territoire même d’une autre famille et n’hésitaient pas à utiliser la manière forte pour renvoyer les imprudents hors de leur territoire.

Les premiers contacts remontent aux incursions sporadiques des missionnaires salésiens (voir Alberto de Agostini) à la fin du XIX puis de l’installation de missions pour les protéger des colons.
Leur nombre a été évalué à entre 4 et 5000 individus en 1881. Puis se fut par la suite le début de leur disparition progressive. L’arrivée des colons, les maladies (insignifiantes pour l’occidental comme un rhume pouvait se révéler mortelles pour eux); la sédentarisation et la chasse délibéré par des mercenaires à la solde des éleveurs (dont les Menendez étaient les principaux concernés) et des chercheurs d’or (le tristement célèbre Julio Popper), ont réduit drastiquement leur population en peu de de temps. Dix ans après en 1891, il a été recensé 2000 individus puis 500 en 1905. Ne connaissant pas le concept de propriété privé, ils capturaient des moutons (le guanaco blanc), plus facile à attraper que le guanaco lui-même et de fait étaient considérés comme des voleurs par les éleveurs et donc chassés eux-mêmes. Leur élimination est devenu systématique, les éleveurs payaient les mercenaires à la paire d’oreille quand ils n’organisaient pas de véritables battues..

En 2004-2005, il a été reconnu environ 390 descendants direct des Onas, métissés et vivant en Terre de Feu mais qui ne parlent plus la langue ni ne vivent en communauté.

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