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Juan Manuel Blanes > peintre des Pampas et de l’Uruguay

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Juan Manuel Blanes nait à Montevideo en juin 1830, un mois avant que l’Uruguay ne devienne un pays à part entière. Il est issu de l’union d’un père espagnol et d’une mère argentine.Dans son plus jeune âge il se découvre une passion pour le dessin qu’il n’abandonnera jamais en plus de ses nombreuses activités.
Il travaille notamment à l’imprimerie du journal “El Defensor de la Independencia Americana”. A la fin de la Guerra Grande, en 1854, il s’installe un atelier à Montevideo et commence à gagner sa vie en peignant des portraits. Montevideo est alors un port en pleine expansion et de nombreux européens le fréquente. Il y découvre la peinture la peinture à l’huile par l’intermédiaire d’académistes et y éprouve une grande attraction. Pour des raisons familiales il déménage à Salto. En 1857, il déménage pour Concepción del Uruguay où il fera la connaissance et peindra pour le général Urquiza des scènes de ses victoires militaires, portraits familiaux et motifs religieux pour sa résidence.
Conscient de la nécessité de se former, il demande au gouvernement uruguayen une bourse pour aller en Europe, qu’il obtient en 1860. C’est le début d’une série de voyages dans le vieux monde, puis au moyen-orient. Ces cinq années en Europe se concentrent à Florence avec le maître Antonio Ciseri, fidèle à la filiation académique qui marquera son œuvre postérieure.
Il revient à Montevideo en 1864 et jusqu’en 1879 il réalise alors quelques uns de ses grands tableaux qui abordent des thèmes historiques, coutumes et portraits de son époque. Sa réputation se fait entre Montevideo, Buenos Aires et Santiago du Chili.
Juan Manuel Blanes
De 1875 à 1877, il réalise l’une de ses plus belles œuvres sur toile illustrant des faits historiques de son pays: le débarquement et le serment des Treinta y tres Orientales : Une geste patriotique. En 1825, 33 héros qui partirent de Buenos Aires et débarquèrent sur les côtes de l’Uruguay pour l’ultime combat d’indépendance.
En 1879 il retourne avec sa femme et ses deux enfants à Florence. Avec l’espoir des les former à la peinture et à la sculpture. Juan Manuel Blanes se consacre à plusieurs toiles historiques et scènes gauchos, et des allégories. Les difficultés économiques et l’éloignement de la Patrie le décide à revenir. Ils laissent un de ses fils à Rome et revient à Montevideo avec le reste de la famille. En 1889, sa femme meurt et il décide avec son fils de repartir en Europe. Il y reviendra seul en 1891. Peu de temps après l’un d’eux décède et l’autre disparait en Italie. Il décide de revenir à Pise à la recherche de son fils. Il y passera dix années et se perdra dans l’espoir de le retrouver. Juan Manuel Blas expire en avril 1901 et ses restes seront rapatriés à Montévideo.
Juan Manuel Blanes
De son vivant il était considéré comme un personnage illustre et sa renommée en fait l’orgueil uruguayen. Sa figure reste intacte. A tel point que l’on peut dire comme José Pagano qu’“aucun autre peintre sud américain n’a connut autant d’admiration”.
Il fût le portraitiste des héros de l’indépendance uruguayenne comme le fondateur de la nationalité José Artigas ou le premier président de la jeune République Fructuoso Rivera. Il est l’auteur de la plus importante galerie de personnage montevidéen et historien fidèle des grands moments.

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Ses représentations sont au naturel. Dans son travail de la lumière, c’est un académiste qui s’emploie à isoler les couleurs pures au milieu d’ocres et de gris. Une lumière personnelle qui caractérise et signe ses œuvres. Il aime travailler les lumières crépusculaires, les situations tragiques et les contre-jours.
Avec Juan Manuel Blanes l’histoire nationale uruguayenne s’est convertit en un thème propre, il fût alors surnommé le peintre de la Patrie. Le sérieux de son travail historique et la documentation qu’il réunit lui permet de rester fidèle la représentation de scènes historiques sur les événements liés à l’indépendance de la Banda Oriental*, aujourd’hui République Orientale d’Uruguay.

Autre thème majeur, Juan Manuel Blanes se convertit en premier peintre des paysages et des gauchos d’Uruguay. Bien entendu d’autres peintres l’avait fait avant lui, notamment des peintres européens. Pour Blanes, c’était représenter ses contemporains, son monde, et non une rareté ou étrangeté. Ses œuvres sont remarquables par leurs caractères si expressif et le réalisme des personnages dans leur attitudes et leur mode de vie si particulier. Il leur confère une présence imposante. Cela tient du fait qu’il formait partie intégrante de la population et qu’il avait le loisir de le côtoyer chaque jour. Le style est toujours académique et s’inscrit dans un genre qui a fait sa renommée.
Juan Manuel Blanes
Juan Manuel Blanes

* La Banda Oriental est géographiquement située sur la rive Est du Rio de la Plata et du Parana. Colonisé par les espagnols elle a été un territoire stratégique disputé par les portugais puis brésiliens, conquis par les anglais les anglais, et réclamés par les argentins. C’était à son époque le grenier de l’élevage sud-américain, d’immenses pâturages digne des campagnes normandes. Légitimement, au moment de la révolution de mai 1810, les Provinces Unies du Rio de la Plata (l’Etat embryonnaire qui se convertit en 1880 en République Fédérale Argentine) y ont exercé leur influence après l’avoir libéré de la présence espagnole. Ne l’entendant pas de cette oreille les portugais puis brésiliens après l’indépendance l’ont envahi par le Nord mais furent vaincus et repoussé par les locaux aidé des argentins. De fait, ce n’est qu’en 1831 que l’indépendance de l’Uruguay a été décrétée, suite a un consensus diplomatique établit sous tutelle anglaise. L’Uruguay est une sorte d’État tampon crée entre l’Argentine et le Brésil.

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