Aux Confins de la Terre de Lucas Bridges


Aux Confins de la Terre, le chef d’œuvre classique sur la Terre de Feu d’Esteban Lucas Bridges (1874 †1949) à inspiré par la suite à Bruce Chatwin l’écriture d’En Patagonie.

Il est le deuxième fils du révérend Thomas Bridges (1842-1898) qui s’était établit sur la côte du Canal Beagle en provenance de la colonie des îles Malouines. Thomas Bridges était lui-même le fils adoptif d’un pasteur anglican affecté à la mission des Malouines en 1856. Il se chargea de christianiser les indiens Yahgans (ou Yamanas, “les gens”) du canal Beagle et s’installe à la mission de Ooshooia (Ushuaia) puis quand les argentins prennent la souveraineté des lieux en 1884, il renonce à la mission et demande l’autorisation au gouvernement argentin de fonder une ferme d’élevage de 20000 hectares 60km à l’Est de Ushuaia, l’estancia Harberton fondée en 1886…60 ans après le voyage du Fitz Roy et de Charles Darwin. Avec Alberto de Agostini, Thomas Bridges réfutera avec force les écrits de Darwin décrivants ces natifs comme des “bêtes” et des “animaux”.
L’estancia Harberton a été la première du canal Beagle et la première à introduire l’élevage de bovins et d’ovins en Terre de Feu.

De fait, le jeune Lucas grandit dans cet environnement de grands bouleversements dans cette région australe. Il est le témoin privilégié du choc de la “civilisation” et du “progrès” que l’homme blanc apporte avec lui et de l’obligation des Onas et des Yamanas de s’en protéger en raison notamment des épidémies mortelles à cause du sarampion dont l’organisme des natifs n’étaient pas immunisés. Des épidémies mortelles qui décimèrent la mission de Ushuaia en 1884 après le passage du navire argentin pour asseoir la souveraineté, puis des terribles épidémies de 1924 et 1929.

L’estancia Harberton sert alors de refuge aux indiens Yahgans, les nomades au Sud des eaux du canal Beagle. Lucas qui a participé à l’édification de l’estancia Harberton développe l’activité d’élevage et fonde en 1902 l’estancia Viamonte plus au Nord de l’autre côté de la cordillère; unies par le chemin d’accès historique “le sentier Lucas Bridges”.
Il retourne en Angleterre au moment de la première guerre mondiale et s’enrôle dans l’armée britannique. Après-guerre il rejoint l’Afrique du Sud avec sa femme et son beau-frère pour fonder une ferme. Il revient en Argentine et vécut ses dernières années et meurt en avril 1949 à Buenos Aires où il est enterré.

Un immense enthousiasme accueillit la parution en 1948 d’Aux Confins de la Terre.
Cette œuvre unique, qui relate “plus d’aventures que cent romans”, s’est imposée depuis soixante ans comme l’incontournable référence littéraire sur ces régions du bout du Monde et la culture peu connue des Indiens fuégiens.

Aux confins de la Terre : une vie en Terre de Feu (1874-1910)
ISBN : 978-2-87523-002-7
Édition 2010 chez Nevatica
Préface de Jean Malaurie
Introduction de Aimé-Félix Tschiffely.

La prédiction du critique littéraire du New York Times au moment de la parution de ce livre est encore d’actualité:

Je n’ai aucun doute qu’Aux Confins de la Terre trouvera sa place au panthéon de plusieurs domaines de la littérature: aventure, anthropologie et histoire frontalière.

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