L’Amérique du Sud à la conquête du monde

L’Amérique du Sud brille pendant la Coupe du Monde de Football 2010 en Afrique du Sud, à l’image des Higuain l’Argentin, Fabiano le Brésilien, Forlán l’Uruguayen et Valdez le Paraguayen.

Argentine. Emmenée par Diego Maradona, l’équipe Argentine obtient son passeport pour les quarts de finale. C’est l’une des deux équipe (avec la Hollande) qui a gagné ses quatre premiers matchs. Pour la huitième fois de son histoire, elle atteint ce niveau de la compétition. Avec 2 coupes du monde conquises en 1978 et 1986, l’Argentine pourrait rencontrer l’Espagne ou le Paraguay en Demi-finale. Les figures de l’équipe sont Messi, Higuain, Tevez…

Brésil. L’équipe de Dunga rêve d’une sixième coupe du monde, “hexacampeão”. Les figures sont Julio Cesa, Maicon, Kaká, Luis Fabiano et Robinho.

Uruguay. De la main d’Oscar Washington Tabárez, l’équipe Orientale (rive orientale du Rio de la Plata) atteint sa meilleure position depuis le mondial du Mexique 1970.
Avec deux titres de champion du monde obtenus en 1930 et 1950, L’Uruguay pourrait rencontrer le Brésil en demi-finale.Les figures sont Luis Suárez, Diego Lugano et Diego Forlán.

Paraguay. Les guaranís de l’argentin Gerardo Martino complètent le poker sud-américain en quart de finale. Le Paraguay accède pour la première fois de son histoire à ce stade de la compétition. Une première victoire en soi. Elle compte sur la puissance de ses avants Haedo, Santa Cruz, Barrios et Cardozo.


Avec quatre quarts-de-finalistes pour cinq participants, l’Amérique du Sud a déjà marqué le Mondial 2010 de son empreinte. Le Chili, son seul représentant éliminé, l’a été par le Brésil en huitièmes. Première dans l’histoire du Mondial, l’Amsud supplante l’Europe (trois équipes encore en lice pour treize participants) à ce stade de la compétition. Explications…

Un parcours qualificatif âpre:

Pour accéder au Mondial, les Sud-Américains doivent s’extirper d’une poule unique regroupant dix équipes d’un niveau homogène. Soit dix-huit matchs accrochés, dont la moitié en déplacement dans des atmosphères hostiles. «Les défenseurs Boliviens, Vénézuéliens ou Colombiens ne font aucun cadeau. Les joueurs sont mieux protégés en Europe», explique Beto Marcico, l’ancien numéro 10 argentin de Toulouse. Pour ne rien arranger, certains matchs se déroulent en haute altitude (La Paz culmine à 3 660 m). De quoi endurcir le cuir des nations phares. Ainsi, l’Argentine en 1986 et le Brésil en 2002, qui s’étaient qualifiés seulement à l’issue de leur dernier match éliminatoire, ont remporté le titre mondial.

Cohésion et identité de jeu

Si les éliminatoires sont difficiles, leur intensité cimente la cohésion collective. «Notre équipe s’est construite durant la phase qualificative. L’apprentissage s’y est ­effectué dans un esprit de solidarité. Nous possédons désormais la mentalité adéquate pour aborder le Mondial», assurait début mai à Montevideo Oscar Washington Tabarez. Confrontées à l’adversité, les formations d’Amsud progressent tactiquement et cultivent une identité de jeu spécifique. À l’image du catenaccio efficace du Paraguay. Encensés pour leurs qualités techniques supérieures, les Sud-Américains n’hésitent plus à s’appuyer sur des défenses hermétiques, à l’instar du Brésil de Dunga. La principale caractéristique de leur football demeure toutefois l’intelligence stratégique, cette capacité à gérer le tempo à leur convenance.

Vivier incomparable et exil

«Le joueur sud-américain possède toutes les qualités nécessaires et antagonistes du football», affirme Victor Hugo Morales, reporter radio vedette en Argentine, avant de préciser : «Des millions d’enfants jouent au foot. Comme au Brésil, il est naturel que l’Argentine produise des joueurs talentueux.» Et recherchés par les clubs européens. «La fuite des talents est irréversible. Nos clubs ne survivent que grâce aux transferts», déplore Lucas Blasina, le vice-président de la fédération uruguayenne. «Le plus grand trésor de l’Amérique du Sud, ce sont tous ces grands joueurs que nous donnons au monde. Et quand nous avons besoin de ces joueurs en équipe nationale, nous demandons qu’ils nous soient restitués dans les mêmes délais et avec la même attention», tonne Diego Maradona.

Solidarité et capacité d’adaptation

Partant de plus en plus jeunes vers l’Europe, les Sud-Américains s’y aguerrissent dans la nostalgie de leur pays natal. Pour tous ces exilés, la sélection représente un aboutissement suprême. Et le bonheur de retrouver ses compatriotes. Dans ces conditions, la solidarité et la rage de vaincre sont naturelles. Habitués à vivre sur un autre continent, les Sud-Américains souffrent moins de l’éloignement que les Européens. Ce qui explique leur bon parcours en Afrique du Sud. Si le bilan des triomphes en Coupe du Monde est équilibré entre les deux continents (neuf chacune), les Européens n’ont jamais remporté le titre hors de leurs bases. Argentins, Brésiliens, Uruguayens et Paraguayens peuvent donc croire en leur étoile.

Sources: Reuters et Cyrille Haddouche (Sport24.com)

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