Il y a 75 ans…Carlos Gardel


L’année 2010 marque le 75è anniversaire de la disparition de Carlos Gardel et le 120è de sa naissance.
Le 11 décembre 1890 nait Charles Romuald Gardés à l’Hôpital Saint Joseph de la Grave de Toulouse. Il est le fils naturel de Berthe Gardes. Sa condition de mère célibataire étant rendue difficile dans la société de l’époque, elle s’embarque avec son fils à bord du vapeur Dom Pedro et arrive le 11 mars 1893 à Buenos Aires.
Elle était attendue par une compatriote Anaïs Beaux et commence à travailler dans l’atelier de repassage de celle-ci situé sur la rue Uruguay au n°162. Le jeune Charles est bercé par l’ambiance musicale de Buenos Aires cosmopolite. Groupe de musiques, spectacle de cuplé et zarzuela (folklore espagnol), opéra, musique créole, troubadours et les débuts du tango forment son oreille musicale. Il débute comme aide dans un théâtre en même temps qu’il va au collège qu’il terminera en 1904. Il monte sur les planches des estaminets de quartier Abasto qui lui vaudront le surnom (apodo) Morocho del Abasto (littéralement le brun de l’abasto), qu’il gardera tout au long de sa trop courte carrière. D’autre surnoms lui seront également alloué: le Zorzal criollo (la grive créole), le Mago (le magicien)

En 1912, Carlos Gardel enregistre son premier disque de thèmes créoles avec la maison Tagini. Un an plus tard il forme avec José Razzano, un duo de musique créole qui démarre dans le cabaret célèbre Armenonville avant d’entreprendre une tournée dans le reste du pays. Ils y rencontrent un certain succès. Ils s’imposent dans le registre des variétés locales durant l’année 1916 et la maison Glücksmann (représentant de Odéon) enregistre avec eux en 1917. Gardel impressionnait déjà par sa présence et il est appelé à filmer “Flor de durazno“. Il y joue le rôle d’un robuste gaucho dans le style du ciné créole qui avait eut un grand succès en 1915 avec le film “Nobleza Gaucha“.
1917 marque le début également de son interprétation du tango chanté (tango-canción), Gardel lui donne une véritable identité. Il commence avec “Mi Noche Triste” de Contursi et Castriota. Il développe une forme inimitable d’interprétation et emmènera ainsi le tango très loin en dehors de ses frontières originelles. 1920 voit une longue romance s’installer avec Isabel del Valle qui restera sa seule fiancée officielle connue.

Le 10 décembre 1923 le duo Gardel-Razzano fait ses débuts à Madrid, ils reçoivent les critiques favorables de la presse madrilène. Au début de 1924, Gardel, toujours accompagné par Razzano, voyage à Toulouse où il retrouve sa mère hébergée alors par son frère Jean.
En plus de ses spectacles et ses enregistrement, le duo utilise le développement des émissions radiophoniques pour se faire connaître. A partir de 1925, Razzano connait des problèmes de voix qui les force à dissoudre le duo. Carlos Gardel sera définitivement un interprète soliste et Razzano son représentant. Le 12 octobre de cette même année, Gardel débute sur les planches de Barcelone où il rencontre également un franc succès, puis de nouveau à Madrid.

En 1927, Carlos Gardel fait l’acquisition d’une maison à Buenos Aires qu’il offre à sa mère. Située sur la rue Jean Jaurès au n°735, c’est là que fonctionne encore aujourd’hui le musée Carlos Gardel. Les tournées en Espagne se poursuivent avant sa rencontre avec les planches parisiennes le 30 septembre 1928 au théâtre Femina. Puis ses représentations son permanentes au cabaret Florida. Ses enregistrement en Espagne et en France contribueront à diffuser massivement ses succès de tango chanté. Ses spectacles à Montecarlo puis Cannes le hisseront au début de 1929 en haut de la scène européenne.

De retour au pays en 1930, il tourne dans une quinzaine de court-métrage sous la direction de Eduardo Morer qui resteront inscrits comme les pionniers du ciné sonore argentin. A la fin de cette même année il retourne en France pour un cycle de représentations au théâtre de l’Empire à Paris. Puis ce sera Nice au glorieux Palais de la Méditerranée. C’est là qu’il se lie d’amitié avec Charlie Chaplin. En mai il signe un contrat avec la Paramount pour filmer “Las Luces de Buenos Aires“, dirigé par Adelqui Millar. La musique de ce film est composée par Gerardo Matos Rodríguez, auteur de La Cumparsita, et interprété par l’orchestre de Julio de Caro. Parmi les chansons interprétées, le tango Tomo y obligo se fait remarquer particulièrement. Les paroles sont de Manuel Romero et la musique Carlos Gardel. Ce film connait un formidable succès dans les pays hispanophone à tel point que dans de nombreuses salles le projectionniste était obligé de rembobiner plusieurs fois pour repasser la scène où Gardel interprète la chanson.

En décembre 1933, Gardel est convoqué et part à New York pour jouer dans la National Broadcasting Company (NBC). Avant de voyager il rédige son testament et pour éviter toute confusion il y précise son nom Charles Romuald Gardés, et de son nom de scène Carlos Gardel. Ses rôles connaissent un grand succès, il joue au côté de Mona Maris qui triomphe à cette époque. Il compose avec Le Pera à l’époque une de ces chansons les plus connues “Mi Buenos Aires Querido“, et grave à jamais sa mémorable interprétation de tango “Soledad“.
En janvier 1935, Gardel tourne “El día que me quieras“, où en plus de cette chanson qui en est le titre “Sus ojos se cerraron“. Dans son dernier film “Tango Bar“, il immortalise la chanson “Por una cabeza“. En mars 1935 Gardel entreprend une tournée vers Porto Rico, Venezuela, Antilles Hollandaises et Colombie. L’incroyable succès l’oblige à multiplier les représentations et y rester jusqu’au mois de juin. Le 24 juin 1935, l’avion qui transporte Carlos Gardel s’écrase à l’aéroport de Medellin au moment du décollage en percutant un autre avion. Avec Carlos Gardel disparaissent Le Pera et les guitaristes Barbieri et Riverol et 13 autres personnes.

A 44 ans, Carlos Gardel était au firmament de sa carrière musicale, comme chanteur et compositeur. Difficile d’imaginer les limites qu’aurait connu sa carrière si la mort ne l’avait accidentellement attrapé. Un artiste intégral s’est convertit en symbole fondateur de la musique Argentine reconnu au niveau mondial.

Site d’intérêt: Musée Carlos Gardel à Buenos Aires
Adios Muchachos – Carlos Gardel – Tango 1927 – Musique: Julio César Sanders – Paroles: César Vedani

Adiós muchachos

Adiós, muchachos, compañeros de mi vida,
barra querida de aquellos tiempos.
Me toca a mí hoy emprender la retirada,
debo alejarme de mi buena muchachada.
Adiós, muchachos. Ya me voy y me resigno…
Contra el destino nadie la talla…
Se terminaron para mí todas las farras,
mi cuerpo enfermo no resiste más…

Acuden a mi mente
recuerdos de otros tiempos,
de los bellos momentos
que antaño disfruté
cerquita de mi madre,
santa viejita,
y de mi noviecita
que tanto idolatré…
¿Se acuerdan que era hermosa,
más linda que una diosa
y que ebrio yo de amor,
le di mi corazón,
mas el Señor, celoso
de sus encantos,
hundiéndome en el llanto
me la llevó?

Es Dios el juez supremo.
No hay quien se le resista.
Ya estoy acostumbrado
su ley a respetar,
pues mi vida deshizo
con sus mandatos
a llevarme a mi madre
y a mi novia también.
Dos lágrimas sinceras
derramo en mi partida
por la barra querida
que nunca me olvidó
y al darles, mis amigos,
mi adiós postrero,
les doy con toda mi alma
mi bendición…

Pour le plaisir…4 tango fameux – SUS OJOS SE CERRARON – COSTA ABAJO – MANO A MANO et YIRA,YIRA

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